Glou glou

Nom _ Watson Prénom _ Althea Age _ 26 ans Groupe(s) _ Coven - Sorcière Spécialité _ Lithothérapie Métier _ Joaillère Orientation sexuelle _ Pansexuelle

Elle a les yeux revolver, Althea.
Pas dans le sens conventionnel du terme, par contre.
On pourrait croire que la dame a juste des yeux au beurre noir, que c’est naturel chez elle, ou bien que cela n’est que maquillage et fard à paupières. Si vous tendez l’oreille et prêtez attention aux ragots, certains diront que la demoiselle est malade, d’autres crieront qu’elle est un vampire, ail et crucifix en main. Néanmoins, la meilleure solution serait de lui demander directement, auquel cas elle vous répondra que cela fait des nuits qu’elle travaille sur sa nouvelle collection et qu’elle n’a pas le temps de prendre un chocolat chaud avec son ami Sommeil.

Mais, à part la tête de zombie, la dame est plutôt normale. Une taille correcte, un poids dont elle ne parlera qu’en présence de son avocat, et une silhouette en forme de sablier ; sans oublier des yeux marrons ennuyants, des cheveux bruns ondulés souvent en bataille, et pire encore, un look vestimentaire qui laisse à désirer ; Althea est banale à souhait. Il paraît même que si vous regardez la définition du mot somnifère dans le dictionnaire, vous allez y trouver une photo d’elle.

Perfectionniste à souhait, comme en atteste ces immondes tâches noires sur sa figure, uniquement là parce que la dame est tellement absorbée par son travail qu’elle oublie de dormir ; un QI qui ne vole pas très haut dans certaines matières et qui peut expliquer pourquoi elle s’est dirigée vers les cailloux plutôt que la science, et un charisme équivalent à celui d’une huître ; pauvre Althea n’a pas eu le choix que d’accepter la solitude venant avec le forfait chiant à mourir que la vie lui a accordé. Certains ont la beauté divine, d’autres un cerveau de génie, mais pauvre Althea n’a rien de tout cela. Elle n’a que ses cailloux pour pleurer. Et de la glace. Des tonnes de glace. Qu’elle engloutie comme une poubelle à ordure à longueur de journée.

La dame ne mord pas, par contre. Pas assez d’intelligence là-haut pour être manipulatrice ou perfide. Althea, elle n'est pas du genre à réfléchir beaucoup. Tellement peu de réflexion dans sa caboche que même l’araignée qu’elle avait au plafond a fini par faire ses valises. Elle aime bien les câlins, par contre. Cette dame est une véritable boule d’amour et de positivité. Un peu comme un marshmallow : tendre et laissant un arrière-goût sucré capable de provoquer du diabète.

En résumé : Althea ne sait pas mettre en marche son cerveau, mais elle est pas méchante. La demoiselle se débrouille plutôt bien avec le travail manuel et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, est plutôt bonne lithothérapeute.

Ce jour-là, pour la toute première fois, Althea comprit que cette petite voix dans sa tête ne lui voulait pas de mal. Après toutes ces années passées dans l’ignorance, elle était maintenant sûre d’une chose : elle aussi, elle avait un cerveau. Et il n’avait pas fallu grand chose pour arriver à une telle conclusion. La seule présence de son nouveau familier en face d’elle était suffisante.

Fixant le volatile dans les yeux, Althea commença à se questionner sur sa propre vie : elle avait dû bien la foirer, pour en arriver à invoquer un dindon comme nouveau partenaire magique.

La demoiselle était née humaine, et rien de bien intéressant ne lui était arrivé dans sa vie. Abandonnée par sa famille lorsque ses parents se sont rendu compte qu’elle avait le regard aussi vide qu’une boîte de chocolat à Pâques, elle a grandi dans un orphelinat avec quelques filles qui sont devenues ses meilleures-amies-pour-la-vie, et qui, ironiquement, ont toutes fini par trouver des parents qui les ont emmenées tellement loin qu’Althea les a oublié au bout de 3 jours.

Vers ses quinze ans, alors que la jeune Althea avait visiblement du mal à comprendre le principe même d’école, elle trouva une petite pochette pleine de pierres de toutes les couleurs en se baladant près de la forêt. Ne sachant que faire, la demoiselle s’était rendue au lac le plus proche, et avait lancé les pierres, espérant les faire rebondir comme des galets. Sauf que lesdites pierres n’avaient absolument pas la forme adéquate, et n’ont fait qu’éclabousser la pauvre fille.

Mais elle n’avait pas dit son dernier mot. Ce jour-là, Althea se rendit à la première joaillerie un peu bizarre de la ville, et demanda un nouveau sac de cailloux. Elle se souvient encore de la tête de la vieille gérante au nez crochu, qui lui faisait un peu peur, quand elle avoua vouloir jeter les pierres dans le lac.

Par un concours de circonstances un peu flou dans l’esprit d’Althea, la vieille dame lui enseigna tout ce qu’elle savait sur les pierres magiques. La demoiselle écouta, et de leur petit rendez-vous du mercredi à l’heure du goûter, était née la seule idée qui effleura son esprit : une joaillerie. Elle allait pouvoir utiliser ses mains et créer des bijoux pour gagner un peu d’argent, et les vendre encore plus cher en prétendant que de simples pierres avaient le pouvoir de soigner les gens.

La vieille dame disparut du jour au lendemain, et laissa les clés de son magasin à Althea. Au bout de quelques années, elle comprit que le pouvoir des pierres était réel, et que toutes ces recherches n’avaient pas été en vain. La demoiselle commença enfin à croire que la vieille dame était réellement une sorcière, et que, ayant reçu une éducation magique, elle aussi avait peut-être développé certains pouvoirs.

Ayant entendu parlé du coven The Moon’s Circle, Althea tenta de le rejoindre. Elle ne se souvient plus réellement de la cérémonie, mais elle garde en mémoire tout ce qu’elle a appris avec les sorciers et sorcières qui lui ont enseigné les bases de la magie. Et, c’est peut-être grâce à eux que la demoiselle eut la bonne idée de postuler comme professeur de lithothérapie au sein du coven, même si elle attend toujours une réponse.